Exceptionnellement la projection du jeudi est déplacée 


"Les temps modernes":
Jeudi 12 avril 
Ouvertures des portes à 19h, séance à 20H30
Vous pourrez manger un quelque chose avant ou après la projection!


Au programme:
Appunti per un film sull' India de Pier Paolo Pasolini
Documentaire, noir et blanc, 1968, 33mn


Tourné entre "Œdipe roi" et "Théorème", "Notes pour un film sur l’Inde" appartient à l’ensemble parallèle des "Appunti", documentaires expérimentaux, repérages, films en devenir et à jamais inachevés, qui offrent un point de vue privilégié sur la méthode de Pier Paolo Pasolini. On y passe ici de récits légendaires en entretiens, d’enluminures en portraits pris sur le vif, de notables en Intouchables, de réalités en fantasmes.
Forte de son histoire millénaire, avec son lot de légendes et d’imageries que tempère l’histoire alors récente de son Indépendance, l’Inde offrait à Pasolini un laboratoire idéal pour construire et éprouver sa théorie d’une conservation non-dialectique du passé dans le présent. Si le cinéaste cherche d’abord, caméra à l’épaule et micro en main, à confronter à l’Inde "réelle" le souvenir d’un conte où un maharadjah se donne par bonté à des tigres affamés, il glisse bientôt vers la question des castes (il parvient d’ailleurs à interroger un Intouchable : séquence trop candide pour ne pas susciter un étrange sentiment). Egalement au programme : surpopulation et stérilisation, débat alors porté par les élites urbaines au détriment des paysans et ouvriers ; occidentalisation enfin, entre industrialisation et rêve démocratique. "Film sur un film sur l’Inde", ces courtes notes justifient d’une densité inattendue : indispensable pour comprendre Pasolini et son orientalisme si particulier. 


Mangui, onze ans peut être Lohars du Rajasthan 
de Claude Herviant et Jacques doillon
Documentaire, couleur, 1985, 50mn



Histoires parallèles de la caste des Lohars, déchue depuis le XVIe siècle, et de la vie de Mangui, une petite fille appartenant aujourd'hui à cette caste. Nomades, ces forgerons aux méthodes archaïques facilement concurrencées par les productions industrielles de meilleure qualité, ont un futur incertain. Dernières images d'un mode de vie voué à la disparition.

Les Lohars étaient les forgerons qui fabriquaient les armes des princes à Chitor. Aujourd'hui, ils ne fabriquent plus que des outils. Refusant de se rendre aux musulmans qui assiégeaient la ville en 1568, les habitants firent un grand feu au centre de la ville et s'y jetèrent ou se firent massacrer. Ceux qui réussirent à s'enfuir ont été déchus de leur caste. Ils firent cinq voeux dont ceux de ne jamais habiter dans une maison et de ne pas retourner à Chitor. Depuis lors, ils ont une vie de nomades et se marient entre eux pour conserver leur identité. Mangui, 11 ans, n'est jamais allée à l'école et, comme ses parents, elle est analphabète. Fiancée depuis l'âge de 3 ans, elle ne connaîtra son promis que le jour de son mariage. Rites, traditions et vie quotidienne, le temps est laissé aux images. 
 



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